L'Aïkido se pratique dans un DOJO et non, comme l'affirment certains pratiquants, dans un club sportif ou une salle d'entraînement. Il ne faut pas perdre de vue que, outre son côté martial, l'Aïkido traditionnel est aussi une philosophie et un art de vivre.

Le mot DOJO ne signifie pas "salle d'entraînement". Dans le sens littéral du terme, le DOJO est le lieu où l'on pratique la VOIE. Il est le lieu et le cadre de l'enseignement de cette discipline qu'est l'Aïkido. C'est un endroit privilégié où l'on recherche la maîtrise et l'amélioration de soi pour contribuer au bon développement de sa personnalité. Au travers d'un enseignement et par un travail en commun avec les AITE (partenaires), c'est l'harmonie intérieure qui est recherchée : "Travailler ensemble pour que chacun progresse et avance à son propre rythme".

Le DOJO est aussi le symbole du champ de bataille car, sur le tatami, le pratiquant se doit de garder en permanence une vigilance et une concentration absolue, comme si sa vie en dépendait. Tout le potentiel se doit d'être en éveil. Le but de l'AIKIDO étant de neutraliser l'agression quelle qu'elle soit en la rendant inefficace et plutôt que de frapper l'agresseur, il faut pouvoir contrôler et neutraliser l'adversaire sans lui causer aucun dommage physique.

Toute entrée dans le DOJO nécessite donc de se conformer aux règles et lois établies à l'intérieur. Pour cela, un code de bonne conduite doit être respecté afin de rester fidèle à la tradition, seule garante du juste esprit de la pratique. Le respect y est primordial. Le DOJO est hiérarchisé : Il y a le SENSEI (le professeur), les SEMPAI (les plus anciens), les UCHI DESCHI (ceux qui s'impliquent dans la vie du dojo) et les " simples " les pratiquants.

De par les traditions japonaises, le rituel en Aïkido est inhérent à la notion de DOJO. Si on le rejette, on renvoie cet art martial au rang de simple activité physique, le privant ainsi de son contexte culturel et sans portée philosophique ou spirituelle. On abandonne le "DO" pour ne s'intéresser qu'aux techniques de combat. Sans pour cela considérer l'Aïkido comme une "religion", son lieu d'enseignement, le DOJO, véhicule une atmosphère significative où respect des règles, hiérarchisation des rôles et étiquette ont une place prépondérante. Il ne suffit pas de pratiquer l'Aïkido, il faut également en comprendre l'esprit ; les règles du DOJO étant l'essence même de cette discipline et de sa pratique.